Culottes menstruelles : dois-je passer le pas ?
La culotte menstruelle est apparue dans nos vies de femme comme une bombe marketing, booster par Instagram. Pas simple alors de comprendre le vrai du faux sur l’efficacité des culottes menstruelles avec ce bombardage médiatique des influenceurs. On ne sait donc pas toujours quand, comment et pourquoi sauter le pas mais cet article je l’écris pour que tu es les données nécessaires pour faire ton choix.
Spoiler alert: on va le dire tout de suite mais non, le sang ce n’est pas sale, ce n’est pas honteux, ce n’est pas cracra… c’est même un processus “génial” (oula je sens que je m’emballe- n’exagérons rien tout de même mais d’un point de vue scientifique ça reste un processus incroyable du corps humain) qui nettoie ton appareil génital quand aucun embryon ne s’y est logé.
Loin de moi l’idée de vouloir te faire un cours d’anatomie là maintenant tout de suite mais un peu quand même. Allez c’est parti rentrons dans l’univers de nos utérus pour y éviter le syndrome du choc toxique, les perturbateurs endocriniens et les mauvaises surprises.
Le syndrome du choc toxique, c’est quoi exactement ?
Le syndrome du choc toxique est une maladie infectieuse qui va survenir pendant les règles lorsque nous utilisons des dispositifs de protection des menstruations intra-vaginaux uniquement(tampons et cups). Si il ne touche qu’1% des femmes, en raison de la présence de la bactérie staphylococcus aureus (staphylocoque doré), il n’en reste pas moins dangereux si il n’est pas pris à temps.
Vous avez tout de même la possibilité d’éviter cette infection avec quelques gestes santé :
Nettoyez sa coupe menstruelle ou changer son tampon toutes les 4 heures (en utilisant un flux adapté au sien);
Utilisez une culotte menstruelle ou serviette hygiénique pendant la nuit;
Ne pas oublier son tampon ou en remettre un autre sans en avoir retiré l’ancien auparavant (ça parait évident mais c’est ce qui arrive souvent dans le choc toxique).
Comme cette affection ne touche qu’1 % des femmes, il serait ridicule de ma part de vous dire qu’il ne s’agit que de la seule raison qui devrait vous amener à changer vos habitudes. Pour autant, si ce syndrome permet la prolifération de bactérie c’est aussi parce que leurs compositions sont parfois douteuses.
La présence de produits issues de l’industrie de la pétrochimie dans tes protections courantes… que disent les études scientifiques ?
Aussi fou que cela puisse paraitre, tu peux retrouver des substances provenant de l’industrie pétrochimique dans tes protections hygiéniques et tampons… Si tu fais attention à ce que tu manges et/ou à la provenance des aliments, il est parfois plus opaques de savoir et de comprendre la compositions des produits se trouvant dans ta salle de bain. La grande problématique de nos produits menstruels c’est que leur composition est très opaque. C’est la raison pour laquelle nous allons faire un focus sur les études scientifiques qui mettent à jour la composition et les dangers de ce qu’on utilise au quotidien.
Un étude argentine de l’Université de La Plata a rendu son rapport en octobre 2015 en décriant que 100% des échantillons de coton brut testé contenaient du glysophate. Si le glysophate on en entend souvent parler, on sait principalement qu’il s’agit d’un herbicide (connue sous la marque Roundup de l’entreprise Monsanto) potentiellement cancérogène selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Le glysophate est donc un produit intégré dans nos protections hygiéniques qu’une femme utilise à chacun de ces cycles menstruels pendant une période de vie d’au moins 30 ans. Le glysophate vient bloquer la biosynthèse des acides aminés, c’est la raison pour laquelle le Centre international de recherches sur le cancer à Lyon a classé cette substance comme “cancérogène probable” en mars 2015.
L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a par ailleurs dressé dans son rapport de 2018 une liste des produits chimiques de protections menstruelles qui sont jugés préoccupantes pour la santé.
“Ces essais ont révélé la présence de substances chimiques dans les tampons et les coupes menstruelles, mais sans dépassement des seuils sanitaires. D’autre part, l’Anses n’a pas mis en évidence de relation directe entre les propriétés physico-chimiques des matériaux de ces protections intimes et un risque d’augmentation du SCT.
L’Agence recommande néanmoins aux fabricants d’améliorer la qualité de ces produits afin d’éliminer ou de réduire au maximum la présence des substances chimiques”.
Du côté des associations de consommateurs, 60 millions de consommateurs a rédigé une étude comparative de la compositions des serviettes, protèges-slip et les tampons révélant la présence de 9 contaminants qui présentent un risque avéré ou supecté cancérigène et/ou perturbateurs endocriniens. Comme le rappel l’association :
“Ces connaissances sont très lacunaires lorsqu’il est question d’exposition par les muqueuses et des seuils à partir desquels il existe un effet perturbateur endocrinien. C’est pourquoi, dans les résultats de notre comparatif, nous pénalisons les produits qui en contiennent, même à l’état de traces”.
En conséquence, il y a peu d’études qui se positionnent suffisamment pour interdire ces produits chimiques dans la production de nos protections menstruelles. Cependant, les premiers prémices de recherches démontrent un potentiel impact, cela pourrait donc être une raison pour passer à des culottes menstruelles.
Pourquoi choisir une culotte menstruelle te fera faire des économies
Si le prix de base d’une culotte menstruelle est un investissement car souvent la technologie et la provenance made in France impose de payer un certain prix (30 à 60 euros l’unité), tu vas économiser sur le long terme. En effet, plusieurs études ont démontré qu’au cours de sa vie, une femme dépensera en moyenne entre 1167,60 euros et 1730 euros selon les medias.
“Les serviettes coûteraient donc en moyenne 1 167,60 euros au cours de nos vies, rien qu’en achetant des produits d’entrée de gamme chez un fournisseur hard-discount”. Article de Liberation
Les culottes de règles ont une durée de vie entre 2 et 7 ans selon leurs qualités et l’entretien qui y ait fait. En faisant l’hypothèse d’une femme sans grossesse et qui aura ses règles pendant 39 ans :
pour des tampons discount chez Carrefour à 2,35 euros (1 boite par mois) pendant 39 ans = 1099,80 euros
pour des culottes de règles DIM à 23,95 euros la culotte avec une durée de vie de 2 ans = 467 euros
On voit donc que mathématiquement une femme économisera bien plus en prenant des culottes de règles qui protégeront sa santé plutôt que des tampons. Il est cependant évident qu’il est préférable d’avoir plus qu’une culotte de règle à disposition et avec une qualité supérieure pour qu’elle dure plus longtemps.
En effet, en prenant 3 culottes de règles flux abondant d’une valeur de 124 euros chez Moodz avec une durée de vie moyenne de 4 ans cela revient donc à 1200 euros pour toute sa vie. J’en conçois cela reviens un peu plus cher que les tampons discount que je compare avec une marque de qualité dont plus de 95% des produits sont fabriqués au Portugal. C’est donc un choix à faire selon vos moyens et vos envies.
Remboursement des protections périodiques réutilisables pour les moins de 25 ans
Elisabeth Borne, première ministre sous le Gouvernement Macron en 2023, a annoncé dans un entretien pour l’émission C à vous que des mesures pour lutter contre la précarité menstruelle seraient effectives en 2024.
“En complément, le Gouvernement aidera les collectivités et les établissements à installer des distributeurs de protections périodiques, et doublera les crédits aux associations d'ici 2027 pour qu'elles puissent acheter et distribuer 30 à 40% de protections périodiques réutilisables pour les femmes en précarité.”
Je ne veux pas mettre de tampons mais je veux aller à la piscine… incompatible ?
Les marques commencent à faire des innovations en la matière et tu peux désormais acheter des culottes menstruelles qui vont dans l’eau. Tu n’as donc plus besoin de faire un choix entre prendre soin de ta santé et avoir du fun dans la piscine l’été. Cependant, ce choix reste encore aujourd’hui un coût qui n’est pas négligeable. On espère que les marques pourront à l’avenir faire des prix accessibles pour toutes. Il est cependant certain que nous ne pouvons demander un produit made in France et avoir un prix imbattable avec une technologie performante.
Pour conclure
A chacun son choix de protection ! Maintenant que tu es informé sur la question, tu peux faire tes propres choix de consommation en fonction de ton budget, tes revendications et tes envies.
Sources
https://www.qare.fr/sante/syndrome-du-choc-toxique/
https://www.msdmanuals.com/fr/professional/maladies-infectieuses/cocci-gram-positifs/syndrome-de-choc-toxique
https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/07/19/des-substances-toxiques-dans-les-tampons-et-les-serviettes-hygieniques_5333356_1652666.html
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/regles-et-protections-intimes/protections-intimes-et-risque-de-choc-toxique-lors-des-regles
https://www.marques-de-france.fr/les-culottes-menstruelles-made-in-france/
https://www.anses.fr/fr/content/protections-intimes-composition-et-choc-toxique-toutes-nos-recommandations
https://www.lanutrition.fr/les-news/tampons-serviettes-hygieniques-gaze-sterile-contamines-par-le-glyphosate
https://bvs.anses.fr/sites/default/files/BVS-mg-017-Crettaz.pdf
https://www.60millions-mag.com/2023/09/28/protections-hygieniques-toujours-des-substances-toxiques-22072
https://www.perturbateur-endocrinien.com/des-substances-toxiques-cachees-dans-les-tampons-et-serviettes-hygieniques/
https://www.anses.fr/fr/system/files/CONSO2016SA0108Ra.pdf
En espagnol : https://www.exactas.unlp.edu.ar/articulo/2015/10/21/encuentran_glifosato_en_algodon__gasas__hisopos__toallitas_y_tampones